Le colonel Jacques Allaire, Résistant, combattant de la Libération, parachutiste en Indochine, survivant de Diên Biên Phu et vétéran d’Algérie vient de nous quitter, à l’âge de 98 ans.

Jacques Allaire est né le 8 mars 1924. À tout juste 20 ans, il quitte tout et rejoint la lutte armée. Il combat avec les Forces françaises de l’intérieur dans la Sarthe, participant à la libération du Mans. Après la Libération de Paris, il décide de rejoindre l’armée régulière, au sein du 9e régiment de zouaves. Volontaire pour rejoindre le corps expéditionnaire français en Extrême-Orient, on l’affecte en aout 1945 dans un bataillon de transmissions en Indochine. Mais la capitulation japonaise met fin à ce déploiement. Rapatrié, il est envoyé au 4e régiment d’infanterie coloniale. Il est breveté para le 15 octobre 1947. Il est renvoyé en Indochine le 15 novembre 1947 avec le 2e bataillon parachutiste de choc. Il multiplie les engagements, étant décoré comme sergent. Affecté au 5e bataillon parachutistes d’infanterie coloniale, il repart une 3e fois en Indochine et combat lors des terribles affrontements de Na San. Il est cité une seconde fois et reçoit la croix de guerre des Théâtres d’opérations extérieurs avec étoile d’argent.

Sa carrière prend un tournant lorsque le sous-lieutenant Allaire est affecté au célèbre 6e bataillon de parachutistes coloniaux commandé par Bigeard. Il y dirige la section de mortiers. Lors de l’opération Castor (novembre 1953), il est parachuté sur le camp retranché de Dien Bien Phu. Une fois le camp sécurisé, les paras repartent sur Hanoï. Il saute à nouveau sur la cuvette le 16 mars 1954, cette fois au soutien des forces retranchées. Après la chute de Dien Bien Phu, Jacques est fait prisonnier. Il va marcher les 700 km pour rejoindre les camps de rééducation ennemis. Il est alors l’un des soldats les plus décorés de l’armée, avec 5 citations. Il est libéré, avec les autres soldats français, en juillet 1954 à la suite des accords de Genève. Il obtient la Légion d’honneur à son retour.

Mais sa carrière n’est pas terminée. Jacques participe aux opérations du canal de Suez en 1956 avant de retourner en Algérie, où il a été déployé précédemment. Il participe à la Bataille d’Alger. Il est finalement libéré de l’armée quelques temps après. Il devient le conseiller militaire du président du Bénin Mathieu Kérékou. Il retournera plusieurs fois en Indochine, notamment comme conseiller du réalisateur Pierre Schoendoerffer pour son film Diên Biên Phu. En Novembre 2018, Jacques accompagne le premier ministre Édouard Philippe à Diên Biên Phu.

La messe de funérailles sera célébrée le 6 avril 2022 à 10 heure 30, en la cathédrale des Invalides à Paris. L’inhumation aura lieu au cimetière des Grouets, à Blois, dans l’intimité familiale.

 

Source : Ouest-France & Roger VANDENBERGHE (Facebook) et Passion militaria